On vous annonce un bébé "trop gros", ou "trop petit" ?
Ah le poids de nos bébés !
Pour certain.es, ce n’est pas un sujet, on en parle à peine, sauf pour dire que tout va bien, qu’il est dans la moyenne.
Mais pour d’autres, dès la grossesse, le poids (estimé…) du bébé est un vrai sujet d’inquiétude. Dans un sens comme dans l’autre d’ailleurs, un “trop petit” bébé (retard de croissance intra-utérin) inquiète tout autant qu’un “trop gros” bébé (macrosomie foetale).
Si c’est votre cas, si on vous dit que votre bébé est potentiellement “trop” quelque chose, l’équipe médicale vous proposera sans doute des interventions (déclenchement, césarienne entre autres).
Voici quelques petites infos à avoir en tête pour relativiser, ou juste vous donner envie de poser des questions à l’équipe médicale si on vous propose des interventions basées sur le poids estimé de votre bébé.
Le poids de naissance est une estimation !
On ne peut pas peser le bébé in utero.
L’estimation du poids est donc réalisée en prenant des mesures pendant une échographie et grâce à des formules mathématiques (il en existe plusieurs, la plus utilisée est celle de Hadlock).
Et cette estimation a une marge d’erreur qui peut aller jusqu’à plus de 10%, en plus ou en moins.
Ce qui, rapporté au poids d’un bébé, est non négligeable …
Qu'est-ce que la "macrosomie foetale" ?
On vous prédit un gros bébé (poids du bébé à terme estimé à plus de 4 kg).
Plusieurs choses à prendre en compte, à comprendre, à savoir.
Est-ce que vous êtes vous-même grande ? Si oui, il y a de fortes chances pour que votre bébé soit grand aussi, mais que ça ne vous pose pas de problème pour la naissance…
On vous parle de césarienne programmée.
Déjà, qu’est-ce que ça vous fait quand on dit ça ? Pour certains parents, c’est rassurant. La problématique est prise en charge et on diminue les risques. Si c’est le cas pour vous, c’est ok !
Mais si vous aviez un projet de naissance par voie basse, voire physiologique, sans interventions, et que cela vous bouleverse; voici quelques questions à se poser et choses à savoir.
Avez-vous du diabète ?
Il faut savoir qu’en l’absence de diabète la macrosomie foetale n’est PAS une indication de césarienne programmée en France selon l’HAS (Haute Autorité de Santé).
En cas de diabète, la césarienne est recommandée si le poids foetal est estimé à plus de 4,500 kg.
Comme pour toute décision médicale, n’hésitez pas à vous renseigner, à poser des questions à l’équipe médicale qui vous suit : quels sont les risques, les avantages et inconvénients d’une intervention ou de l’absence d’intervention.
Qu'est-ce que le "retard de croissance intra-utérin (RCIU)" ?
Un poids foetal plus petit que le 10e percentile de celui de la population normale du même âge gestationnel indique un retard de croissance in utero.
On parle de RCIU sévère quand le poids est en dessous du 3è percentile.
Les causes du RCIU peuvent être diverses. Il peut notamment s’agir d’une anomalie du fonctionnement du placenta, et dans ce cas, un déclenchement sera proposé.
Mais chaque cas doit être étudié spécifiquement, et vous avez le droit de savoir exactement quels sont les risques et avantages de chaque intervention qui vous est proposée.
Et après la naissance ?
Poids de naissance et suivi de la courbe de poids
Saviez-vous que la façon dont naît votre bébé (notamment sous péridurale ou pas) peut avoir une influence sur son poids de naissance ? Ainsi les bébés nés sous péridurale ont souvent un poids de naissance plus élevé car ils ont récupéré des fluides donnés à la maman.
Ces bébés vont donc aussi perdre plus de poids dans les premières 24h puisqu’ils vont simplement évacuer ces fluides.
Cette donnée est extrêmement importante à prendre en compte notamment dans l’évaluation de la courbe de poids pour ne pas inquiéter inutilement des parents, ou proposer des compléments qui ne sont pas nécessaires, surtout en cas de mise en place de l’allaitement, qui peut prendre un peu de temps…
Et ensuite, le poids de votre bébé après la naissance varie selon la balance sur laquelle il est pesé… Et parfois de façon importante.
Ne pas s’inquiéter donc non plus d’une perte de poids entre la maternité, puis un rendez-vous chez la sage-femme, puis la pédiatre etc. mais bien comparer plusieurs pesées sur une même balance.
Selon les conseils que vous recevez, vous pouvez parfois vous sentir jugés, ou poussés à changer d’alimentation par exemple.
Les questions à se poser sont : est-ce que mon bébé va bien, est-ce qu’il se développe bien, est-ce qu’il est éveillé ? etc.
Si la réponse est oui, vous pouvez poser des questions, demander un autre avis aussi.
Si vous ne savez pas, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé en qui vous avez confiance.
Et écoutez-vous, écoutez votre bébé !
